by Manon MEUNIER
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Alors que la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) s’apprête à souffler ses 23 bougies, deux ans après une réforme précipitée en décembre 2022, l’heure n’est pas à la fête. Les attentes sont immenses, tant du côté des bénéficiaires que des opérateurs. Pourtant, en ce début d’année 2025, les dispositifs VAE semblent paralysés, à l’image d’une partie de la population : grippés.
Un vaccin à portée de main, mais où est la volonté politique ?
Le remède à cette situation critique semble pourtant évident. Mais il nécessite des décisions politiques claires et rapides.
1. Un élargissement urgent des certifications disponibles
Aujourd’hui, la plateforme numérique dédiée à la VAE, France VAE, ne propose que 24 certifications, essentiellement dans le secteur social. Un chiffre dérisoire face aux besoins réels : il en faudrait au moins 2 000 pour couvrir 95 % des demandes. Cet ajout est une priorité absolue pour répondre aux attentes des candidats et relancer le dispositif.
2. Une restauration des financements supprimés
Depuis deux ans, les financements externes à la VAE ont quasiment disparu. Désormais, les candidats doivent compter uniquement sur leur Compte Personnel de Formation (CPF) pour financer leur projet. Avec un solde moyen par actif de 1 800 € et un coût moyen d’une VAE situé entre 2 500 et 3 000 €, il manque entre 700 et 1 200 € par candidat. Un écart financier qui, bien que modeste, reste insurmontable pour la majorité des bénéficiaires potentiels.
Si ces mesures ne sont pas mises en œuvre rapidement, l’objectif gouvernemental de 100 000 VAE par an pourrait bien s’effondrer à 10 000, soit trois fois moins qu’avant la réforme et dix fois moins que prévu.
Un enjeu sociétal et économique majeur
Au-delà de ces chiffres alarmants, la crise qui menace la VAE pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les actifs en difficulté. Avec les vagues de licenciements annoncées, de nombreux travailleurs risquent de se retrouver sans possibilité de faire reconnaître leurs compétences via une certification. Or, cette reconnaissance est souvent un levier crucial pour rebondir sur le marché du travail.
Un appel à l’action pour 2025
Mesdames et messieurs les ministres, députés et sénateurs, il est temps de considérer la VAE à sa juste valeur : un outil essentiel d’insertion professionnelle et de valorisation des compétences. Vos décisions en 2025 seront déterminantes pour des milliers de citoyens en quête de reconnaissance et de perspectives.
La VAE n’a jamais eu autant de potentiel. Encore faut-il lui donner les moyens d’y parvenir.